Document exclusif Pour mieux comprendre cette affaire, nous avons rencontré un de ses protagonistes et nous lui avons demandé une synthèse. Voici son éclairage. |
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1. Sur le fond : manipulation des autorités françaises Dans un premier temps, les autorités françaises ont initié (ou laissé faire, ce qui revient très exactement au même) l’opération visant à destituer le président Djohar. S’il faut une preuve, ce sont les événements eux-mêmes qui la fournissent : Djohar n’a jamais été remis en place. Les autorités françaises l’ont même déporté à la Réunion pour l’éloigner définitivement du pouvoir. (voir article Humanité 10 octobre 1995 : "je suis en bonne santé. Rien ne cloche. Mon retour dépend de ceux qui m'ont amené ici (...) Je ne sais pas si je suis en exil ou si je suis déporté. Il y a eu une mise en scène, un jeu que je n'arrive pas à comprendre.") (Sources : , AFP 061456, AFP 061504, AFP 060913du 6 octobre 1995, Nice Matin du 7 octobre 1995, Le Monde du 9 octobre 1995, Le Figaro du 9 octobre 1995, Le Monde du 10 octobre 1995, L’Humanité du 10 octobre 1995, L’événement du jeudi du 12 au 18 octobre 1995, Le Figaro du 14 octobre 1995, Le Parisien du 18 octobre 1995, Le Figaro du 13 mai 1999)
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"La
comparaison avec le débarquement aux Comores du 13 mai 1978 (exactement
le même mode opératoire) permet d’établir l’état
d’esprit des participants à cette opération. L’opération
du 13 mai 1978 n’avait posé aucun problème avec les
autorités françaises, au contraire… (Satisfaction générale, signature d’un accord de défense avec la France, décorations, visites de personnalités françaises,…). Et en 1995, la même opération, avec les mêmes opérateurs, devient une « association de malfaiteur » ? Comment aurions-nous pu le deviner ?" |
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2. Sur la forme : une procédure (mal) montée de toutes pièces - L’accord
de défense du 10 novembre 1978 ne peut pas permettre de justifier
l’intervention française aux Comores. Il n’y a en
effet pas d’agression extérieure. Le coup d’état
est souhaité et très largement soutenu par les Comoriens.
(Et Bob Denard est comorien). - Faits amnistiés aux Comores dès le mercredi 4 octobre 1995. Nous sommes bien concernés par l’amnistie puisqu’il n’y a pas de procédure comorienne à notre endroit. (Sources : Dépêche AFP 041637 du 4 octobre 1995) - Garde à
vue de 11 jours.
- Sous la qualification
correctionnelle actuelle, l’information judiciaire n’aurait
pas pu être ouverte. Lorsque les faits ont eu lieu à l’étranger,
en l’absence de plainte ou de dénonciation, une information
judiciaire peut être ouverte pour un crime mais pas pour un délit.
L’information judiciaire est donc ouverte sous une qualification
initiale criminelle. - Nous ne sommes
plus accusés d’avoir commis le crime d’arrestation
et séquestration mais seulement de l’avoir préparé.
Je ne vois pas comment nous aurions pu préparer ce crime sans
le commettre puisque rien ni personne ne nous a empêché
de le commettre et que nous avons été arrêtés
après les faits, le 5 octobre 1995, alors que Djohar était
déjà en route pour sa déportation réunionnaise.
Partant de là, deux solutions : 3. Les faits : Je conteste formellement
l’expression « association de malfaiteurs » utilisée
pour nous renvoyer devant ce tribunal. De notoriété publique,
le colonel Denard a toujours agi pour le compte des services français.
Et d’un seul coup il serait devenu un malfaiteur ? Et il aurait
fallu que je le devine alors même qu’il apparaissait évident
que les services français laissaient faire cette opération
? Ou alors ce sont les services français, l’Elysée,
la DST, la DGSE, dont même l’ordonnance de renvoi nous confirme
en termes à peine voilés qu’ils étaient tous
informés, qui seraient devenus subitement membres d’une
gigantesque association de malfaiteurs ? Cette accusation ne tient pas
debout. Nous avons : |
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